Haruka Shuzen vit le jour le douze mars, à Tokyo, capitale Japonaise. Elle vécut une enfance assez isolée de ses parents, qui travaillaient beaucoup et étaient souvent par monts et par vaux, en voyage d'affaire aux quatre coins du monde. Certes, sa famille était des plus aisée, mais est-ce que l'argent était mieux que d'être élevée par ses propres parents plutôt que par une nourrice ? Même si la nourrice en question, Lisa - une jeune américano-japonaise qui avait grand besoin d'argent - faisait bien plus office de figure maternelle que Rumika Shuzen. Et ce, même si au fond, Haruka savait que Lisa ne faisait que son travail et qu'elle était payée pour s'occuper d'elle au mieux.

Quoiqu'il en soit, cela n'empêcha pas la jeune fille de grandir. Pas beaucoup, je vous l'accorde. Elle demeure petite et fine, même pour une Japonaise. Mais qu'importe, puisque contrairement aux apparences, elle n'est absolument pas faible. Haruka a toujours su faire parler ses poings, elle était d'ailleurs considérée comme une terreur au collège et au lycée, une véritable tornade miniature. Cependant, étant d'une maladresse abominable - sauf pour se battre ! -, la jeune fille se trouvait souvent être l'objet des rires de ses petits camarades. Aussi se retrouvait-elle souvent seule, car de toute façon, la plupart des gens avait trop peur de son courroux pour se frotter à elle.

Tout le monde ignorait dans quelle solitude pouvait vivre Haruka. Tout le monde s'en foutait bien, d'elle. Elle était juste la tornade miniature. Ou l'Incapable selon les points de vue. Personne ne pouvait se vanter de la connaître réellement. Tout le monde ignorait le fait qu'elle jouait du piano - en bonne jeune fille de bonne famille, elle avait du supporter les cours, jusqu'à ce que excédée, elle claque la porte au nez de son professeur. Personne ne savait qu'elle jouait de la guitare et qu'à ses heures perdues, elle aimait observer les étoiles.

Bon. Vous vous demandez sans doute comment cette jeune tokyoïte s'est retrouvée du jour au lendemain à Paradise, en Californie ? A la fin du lycée, elle prit une année sabbatique afin de voyager aux quatre coins du Japon. En fait, elle ne savait pas ce qu'elle voulait faire de sa vie. Et puis ce n'était pas comme si ses parents pouvaient l'en empêcher, c'est tout juste s'ils l'appelaient pour ses anniversaires... Cependant, curieusement, ils se rappelèrent d'elle quelques mois après ses dix-neuf ans - elle avait entre temps intégré la faculté de Tokyo, section langues. Et la nouvelle du o-miai claqua comme un coup de tonnerre dans un ciel d'été. Un mariage arrangé ? Après l'avoir délaissée pendant dix-neuf ans comme un vieux bibelot que l'on observe à peine, ils avaient besoin d'elle ? Alors là, ces gens - oui, Haruka avait tendance à parler de ses propres parents en ces termes - se fourraient le doigt dans l’œil. Et jusqu'au coude même.

C'est ainsi que Haruka Shuzen, quatre mois avant ses vingt ans pris son passeport et partit pour les Etats-Unis. En fait, à la base... Elle voulait partir pour la France. Mais le soucis, c'est que les capacités de Haruka à se débrouiller toute seules sont relativement limitées. Ce n'est pas qu'elle soit stupide, loin de là, mais elle est relativement distraite et très maladroite... D'ailleurs, c'est bien pour cela que son parcours du Japon fut si chaotique parfois d'ailleurs. Enfin passons. La jeune femme se retrouva donc sans trop comprendre pourquoi à Paradise, Californie. Mais qu'importe après tout. Elle avait prit son indépendance, et elle s'y tiendrait. Et surtout, elle avait échappé à ce fichu mariage...

...Ou pas. Car c'était sans compter la fameuse malédiction qui avait frappé la ville, qui la rattrapa au bout de quatre mois à Paradise. Si elle avait su, Haruka aurait fait attention. Si elle avait su, elle ne serait pas rentré dans cet idiot. Elle n'aurait probablement pas postulé dans ce café pour y travailler. Et puis pourquoi était-elle si maladroite ? Enfin toujours est-il qu'elle n'avait pu que se poser ces questions, sans pouvoir y répondre alors qu'elle était devant l'autel. Alors qu'elle devait dire "oui" à ce jeune homme qu'elle ne connaissait quasiment pas. "Axel". Mais s'il n'y avait que ça ! Il avait en plus fallu qu'elle laisse ce sale chien pervers récupérer sa virginité lors de leur nuit de noce ! Les prochains mois allaient vraiment promettre... Et ce, même si ce chien savait cuisiner et qu'en plus, il repassait... Et qu'il pouvait vraiment se montrer adorable. Mais hé, ça restait un chien quand même !

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rainie yang [color=#cd4a59]✿[/color] haruka shuzen