« La prochaine fois, je t'assomme avec cette casserole ! » grondait la jolie blonde, les mains agrippés à la dite casserole. Elle était folle de rage contre lui, il avait cette manie de réussir à la faire passer d'un extrême à l'autre. « Allez Bowenn, avoue-le tu rêves justement d'y passer à la casserole avec moi » lui répondit son mari en soulevant les sourcils de manière suggestive. Il savait très bien dans quel état elle se trouvait à ce moment là, même une furie ne faisait pas le poids à côté de sa très charmante femme. Mais il s'amusait tellement de ce genre de situation. « Désolée, je ne fais pas encore dans l'humanitaire... » se défendit-elle, elle le trouvait si arrogant et si sûr de lui. Comment avait-elle fait pour le trouver attirant auparavant ? « Je suis certain que tu aimerais ça... » reprit-il d'un air joueur, la titiller était devenu un vrai passe-temps pour lui. « Dans tes rêves. » et elle coupa court à la discussion.

Il n'est pas difficile de voir que les deux jeunes mariés sont loin de l'idylle parfait que l'on voit tant dans les bouquins romantiques. Rencontrés lors d'une soirée, ils se sont tournés autour durant un bon bout de temps, s'envoyant à tour de rôle des piques très suggestives sur ce qu'il aurait dû se passer à la fin de la soirée entre eux, comme une sorte de jeu. Ils finirent tout de même par s'embrasser et s'échanger leur numéro – juste au cas où l'un ou l'autre serait un sacré bon coup à réitérer – avant qu'une espèce de folle hystérique vienne hurler sur le bel homme l'insultant de tous les noms d'oiseaux qu'il était possible d'entendre sur cette terre. Cette hystérique était apparemment une ancienne conquête, folle de rage qu'il ne l'ai jamais rappelé et qu'il ose aller voir ailleurs, se voyant déjà dans le rôle de la petite amie parfaite.
Deux jours plus tard Hellynn l'avait rappelé, une subite envie de le revoir. Peut-être pour finir ce qu'ils avaient commencé ? Du moins c'est ce qu'elle pensait. Et il avait très envie de lui répondre au téléphone. Surement la plus grosse erreur de leur vie. Ils décidèrent de se donner rendez-vous dans un parc, et une fois encore pris d'une folle envie il lui fit sa demande en mariage – lui passant au doigt des brins d'herbes tressés en bague. Elle accepta toute joyeuse, comme si elle en rêvait depuis toujours et surtout comme s'il était l'homme parfait. Ils se marièrent alors officiellement deux jours plus tard, avec seulement leurs meilleurs amis en tant que témoins. Leur relation fut parfait jusqu'au lendemain du mariage, jusqu'à ce qu'ils se rendent comptes de leur grosse connerie, mais chaque fois qu'ils étaient tentés de divorcer, ils étaient d'un coup pris d'amour fou l'un pour l'autre. Une situation désastreuse en bref. Depuis ils se cherchent comme chien et chat, jouant parfois au chat et à la souris sans que l'on ne sache qui est qui. Ce qu'ils ne veulent surtout pas s'avouer, c'est que s'ils se cherchent comme ça, c'est qu'ils se plaisent vraiment, c'est juste ce mariage qui fait de leur situation une crise.

La tension qui émane d'eux est tellement forte, qu'ils pourraient très certainement être à l'origine d'un prochain tsunami – ne parlons pas de malheur toutefois. D'une certaine manière, c'est bien plus qu'une histoire de sexe, sinon l'acte serait déjà fait.