" - Je pourrais vous raconter que je m'appelle Keilah Lilween-Jude, que je suis née par une belle journée d'été et que je ne supporte pas mon premier prénom mais je ne crois pas que ce genre de détails soient bien intéressants alors comme je suis le genre de filles qui aiment en venir à l'essentiel je vais vous épargner les détails niais de ma naissance. "

chapter one || Matthew

« - Maaaatt ! Rends-moi ma poupée ! »
Sans hésiter, plus vive qu’une chatte je sautais sur le dos de mon frère cadet qui tomba à terre. J’avais huit ans et lui sept et cela faisait des mois déjà que notre passe-temps temps favori était de se taper dessus tels de vrais sauvageons. Ma mère était horrifiée chaque jour de voir le nombre d’hématomes qui nous couvraient le corps et alors qu’elle nous sermonnait Matt et moi nous serrions la main très fort sous la table. Le soir, alors que nous partagions la même chambre, je me glissais dans son lit et nous nous racontions nos secrets. De cette manière j’appris que mon cadet détestait notre père si souvent absent. Je fus également la première à savoir lorsqu’il avait une « chérie » comme il les appelaient. Nous nous racontions nos rêves aussi et nous blottissions l’un contre l’autre pour nous endormir. Lorsque je savais qu’il m’avait abandonné pour le pays des rêves, je rejoignais mon lit. Personne en dehors de nous et de ma sœur cadette, Zoey, ne sut jamais à quel point j’étais lié à Matthew. Bien sûr j’aimais tout autant celle-ci mais avec elle s’était différent, nous étions moins tactiles et je crois qu’elle a toujours été un peu jalouse de moi.
Car en effet, il faut bien l’avouer, j’étais clairement « la chouchoute » de mes parents. Je déteste particulièrement ce mot seulement il convient parfaitement à la situation. J’étais l’aînée, j’avais toujours des bonnes notes, j’étais sérieuse et calme lorsqu’il le fallait et j’obéissais, ce qui était loin d’être le cas de Matt. Quand à Zoey, elle était trop effacée pour eux, elle parlait peu et se renfermait toujours sur elle-même. Mes parents ne la comprendront jamais je crois.
Comme mes parents l’avaient espéré, je réussis mes études avec brio, à dix-sept ans j’obtenais mon bac. Après avoir passé des journées à travailler j’avais un petit boulot en plus pour gagner de l’argent afin d’aller dans les meilleures écoles. Je n’avais guère le temps de voir mes amis quand à avoir un petit-ami je n’y songeais même pas. La seule personne avec laquelle je continuais encore à faire des efforts était mon frère. Seulement lui, au contraire, tentait désespérément de se détacher de moi. La situation ne s’améliora pas l’année où j’entrais à Harvard. Au fil du temp il devint plus agressif dans ses paroles mais je ne me démontais pas pour autant, je savais qu’il ne pensait pas ce qu’il disait. Non il se comportait mal avec moi car il me cachait quelque chose et j’étais bien déterminée à deviner de quoi il s’agissait.
Un jour je décidai de le suivre en douce. Alors que nous allions nous coucher dans la chambre que nous partagions toujours malgré ses protestations, je fis semblant de m’endormir tournée contre le mur, tout en espérant que sa fuite ne tarderait pas où je me serais endormie pour de bon. A minuit tapante, je l’entendis se lever et ouvris un œil. Je le vis alors sortir de la chambre sur la pointe des pieds. Dotée d’une ouïe fine j’attendis d’entendre la porte d’entrée claquer avant de me risquer dehors, à mon tour. Une fois devant notre palier, je pris une profonde inspiration et tentais de le suivre. Par je ne sais quel miracle, Matt ne s’aperçut de rien et aujourd’hui je le regrette car peut-être aurais-je alors pu le retenir. Bientôt nous nous trouvâmes dans un coin de la quatrième rue, un quartier plutôt malfamé et alors que mon frère s’arrêtait auprès d’une bande de jeunes je compris. Je m’affaissais contre un mur en retenant mes larmes lorsqu’un crissement de pneus me fit sursauter, suivi d’un coup de feu.
« - Non, Maaaatt »
Je courus dans la direction de mon cadet mais il était trop tard, s’était lui qui avait été visé dans cette fusillade. Alors que les autres s’en allaient en courant, je me jetais auprès de mon frère, effondrée. Son cœur était déjà sur le point de s’arrêter et je sanglotais :
« - Je t’aime. »
Croyez-le ou non mais je crois bien qu'il m'avait entendu car il mourut le sourire aux lèvres.

Chapter two || James

« -Félicitation Lil’ nous sommes fiers de toi. »

Deux ans s’étaient écoulés depuis la mort de Matthew et j’étais chez moi en train de fêter une grande nouvelle. Je venais de trouver du travail dans l’un des nombreux commissariats de Los Angeles. Moi qui rêvais de faire médecine j’avais totalement changé mes plans de carrière. L’image de mon frère mort me hantait encore et je ne souhaitais alors qu’une chose, empêcher d’autres jeunes tels que lui de basculer et de se laisser entrainer dans cette merde. Mais pour le moment je me contenterais de quelques contraventions j’en avais bien peur si bien que j’espérais monter vite en grade.
A mes côtés se trouvait James, mon petit-ami. Eh oui j’avais été plutôt longue à me mettre aux histoires d’amour mais j’avais finalement trouvé quelqu’un avec qui faire un bout de chemin. James est la seule personne à avoir connu une Lilween fragile et déconfite et je crois malheureusement que s’était ça qui lui plaisait chez moi. Il y avait donc eu erreur sur la marchandise, ça ne pouvait pas fonctionner entre nous. Pour l’instant il se contentait de sourire timidement à mes parents qu’il rencontrait pour la première fois, mais il savait comme moi que le soir-même nous aurions encore une dispute. Celles-ci envahissaient totalement notre quotidien et pourtant nous ne faisions rien. En réalité j’étais tombée amoureuse de James. Moi qui m’était interdit de m’attacher à quelqu’un susceptible de me faire du mal je m’étais faîtes avoir.
Un mois plus tard, James m’apprit qu’il avait couché avec une autre femme, qu’il ne supportait plus que je lui parle comme un chien. Je l’avais à peine écouté lorsqu’il me l’annonça et ma réaction fut sans appel, je le mis à la porte. Pourtant je ne ressentis rien. Je n’ai jamais rien ressenti auprès d’aucun homme. Aujourd’hui James est le seul mec qui a reçu ne serait-ce qu’un peu de mon intérêt. Depuis les hommes que je rencontre ne partagent que mon lit.

Chapter three || Noam

« Aujourd’hui à l’heure où je vous parle, je suis toujours flic mais plus à LA. Laissez-moi vous raconter pourquoi. »

‘ « - Lil’, on bouge, y’a eu un cambriolage sur la treizième à Everstreet. Allez allez magnez-vous ! »

A vingt-deux heures nous étions sur les lieux et mon cœur battait la chamade. Comme toujours l’adrénaline bouillait en moi et comme toujours lorsque je me trouvais en intervention j’étais transformée. je ne pensais plus à rien et entrais dans la banque en civil. Oui parce que le but de la manœuvre était de ne pas se faire remarquer seulement avant même d’avoir eu le temps d’intervenir je sentis une main se plaquer sur ma bouche. J’étais en train de me demander quelle erreur j’avais bien pu commettre pour me faire repérer alors qu’on me trainait jusqu’à l’arrière de la banque. Je me débattais du mieux que je pouvais, en vain. L’homme en question était plus costaud que je ne le croyais.
« - Lâchez moi vous me faites mal !
- Et ben si tu te laisserais faire, j'aurais utilisé la manière douce, je n'aurais pas pris le risque d'abîmer un si jolie visage. »
Connard pensais-je. Depuis James je n’avais plus rien de la gamine innocente qui se laissait faire. En vraie peste que j’étais devenue, j’avais pris l’habitude d’être celle qui était entreprenante. Vulgaire et aguicheuse étaient devenus les maitres mots pour me décrire et cet imbécile ne me disait rien qui vaille. Après quelques mots échangés mon suspect découvrit comme il fallait s’y attendre, mon arme et alors que je m’attendais au pire il proposa de m’inviter à diner. La soirée puis la nuit se passèrent ensuite en silence. Un silence naturel et non pas lourd de sens durant lequel j’observais cet homme dont je ne connaissais même pas le nom. Je l’imaginais intelligent et plutôt doux en privé mais aussi assez têtu. Des milliers de scénarios sur les raisons de son comportement m’avaient également assailli l’esprit mais nous ne parlions toujours pas. Le lendemain nous nous dimes au revoir sur un baiser et bizarrement je me sentis légère en rentrant chez moi ce jour-là. Un peu moins cependant lorsque je retournais travailler. Alors que j’avais terminé mon service mon patron me convoqua dans son bureau afin de savoir si je m’étais remise de, comment avait-il dit déjà ? Ah oui de « l’incident » qui avait eu lieu. Un peu plus et je lui aurais ri au nez.
D’un commun accord nous décidâmes que je devais quitter LA et c’est ainsi que depuis six mois j’habite un petit appartement miteux à Paradise. Je n’ai pas encore bien prit le temps de visiter la ville pourtant j’en connais déjà tous les clubs. L’inconnu de la banque me hante encore l’esprit mais je ne saurais dire ce que je pense reellement de lui tellement cette affaire est confuse pour moi. En attendant, j’ai décidé d’accorder plus de temps à ma vie privée et de laisser s’enfuir le fantôme de mon frère.

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Mila Kunis [color=#cd4a59]✿[/color] K. Lilween-Jude Blackwood