« Oh, elle a de jolis yeux, les mêmes que sa mère ! » - « Tu crois que c'est une bonne chose ? » - « Et pourquoi ça ne le serait pas ? » - « Bah... On dit que les yeux sont le miroir de l'âme. Si elle se retrouve avec la même âme que sa mère... » Plutôt sympathique, n'est-ce pas ? Qu'on essaye de deviner mon comportement et mon avenir grâce à la seule couleur de mes yeux. Même si au final, il s'est avéré qu'ils avaient eu bel et bien raison. M'enfin, on verra ça plus tard. ~ Donc, une nuit d'été à Chicago, une jolie petite demoiselle du nom d'Artémis Swan Gallagher a vu le jour. Mon père a choisi mon premier prénom. Artémis, comme la belle déesse de la chasse, la soeur d'Apollon, la déesse vierge. Oui, car voici-là un détail non-négligeable. Je parie qu'il s'attendait à ce que ça ait une influence sur mon comportement. Vous voyez... Il s'attendait à ce que je reste vierge comme elle et à ce que je tue les hommes qui osent partager mon lit ou me voir en petite tenue. … C'est bien beau de rêver. Pauvre papa. Quant à Swan, c'est ma mère qui en a fait la proposition. Oh, elle a toujours été une fan du lac des cygnes, et de Tchaikovski. Vous voyez, elle a toujours été pour les mariages gays tout ça tout ça. Donc elle appréciait l'art de Tchaikovski car d'après elle il montrait sa douleur concernant sa condition durant son époque à travers son oeuvre et le cygne signifiait machinbidule bref je m'en souviens plus. De toute façon ma mère complique toujours tout. Elle ne peut pas aimer quelque chose sans se justifier d'une manière ou d'une autre. Le problème, c'est que ses justifications ne riment souvent pas à grand chose. Triste, n'est-ce pas ? Et bien, dîtes-vous que je supporte ça depuis... Depuis toute petite. Et mon père ne pouvait même pas me défendre. Je n'ai pas eu la chance de grandir avec mes deux parents. Non, voyons. J'ai... Eh bien, j'ai plutôt eu droit à un défilé d'hommes. Ma mère est... une gold digger. Ses relations ne tiennent pas plus de deux/trois ans. Son seul mariage qui a tenu, donc qui a duré six ans – oh mais c'est un miracle venant de ma génitrice, vraiment – a été celui où elle s'est unie à mon père. Je fus d'ailleurs son seul enfant, car elle ne chercha plus à avoir aucun gamin après moi. Peut-être un traumatisme après l'accouchement ? Le babyblues ? Bref. Donc, j'ai vu passé Henry, Lucas, Mario – il avait une moustache et aimait portait du rouge. il disait aussi que j'étais sa princesse Peach... quelle horreur. -, Alexandre, Sebastian, Adam, Icare... La liste est trop longue, arrêtons-nous là, hum ? Donc, j'ai grandi à Chicago, et comme le craignaient certains, le comportement de ma mère a déteint sur moi...

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« Who run the world ? Me. »

Moi ? Une peste ? Mais noooon. Je ne suis pas méchante, vraiment. Du moins, tant que l'on ne me cherche pas. Qui s'y frotte s'y pique. Garce ? Non plus. Enfin, quoique... Disons simplement que je sais ce que je veux, et que je fais toujours tout pour l'avoir. Que ce soit dans les écoles, ou dans les lycées, il y a toujours une fille populaire, belle, qui a le monde à ses pieds. Cette fille, en générale, c'était moi. Les origines brésiliennes de ma mère me donnent une petite touche exotique qui est très appréciée par la gente masculine. Bon, par la gente féminine aussi, mais je ne suis pas trop de ce bord. Oh, pas que j'aie quoi que ce soit contre les filles, du tout. Mais les hommes sont plus faciles à mener par le bout de la braguette. Euh, du nez, pardon. Bref. Ce que je veux ? Eh bien... Ma grande passion dans la vie, c'est l'argent. J'ai hérité cet amour inconditionnel pour l'argent de ma chère mère. Et j'ai hérité une grande partie de son comportement aussi. Comme quoi, mes yeux avaient dit vrai concernant mon « âme », qui ressemblait étrangement à la sienne. Mes relations ? Oh, allez, on ne va tout de même pas les compter. Trop c'est trop. J'en ai eu beaucoup trop. Et elles ne duraient pas. Une fois que j'avais ce que je voulais, je passais à autre chose, donc à une autre cible. A 18 ans, j'étais déjà mariée. Impossible ? Meuuh si. Rien n'est impossible avec Artémis, voyons. Je ne porte pas le nom d'une déesse pour rien. Certes, je suivais mes études, mais j'avais aussi d'autres activités en parallèle. Et durant l'une de mes nombreuses activités, j'avais eu la chance de tomber sur une bonne petite cible, pleine aux as. Il était plutôt pas mal en plus. Certes, il était de dix ans mon ainé, mais peu importe, l'argent n'a pas d'âge ! Enfin, l'amour, l'amour. Ma mère ne fit rien pour empêcher mon mariage étant donné qu'elle avait tout compris. Certes, elle aurait surement préféré que j'agisse autrement mais... Sérieusement, son comportement n'était pas bien meilleur que le mien, alors me faire la morale... Bref, donc, me voilà mariée à 18 ans. Mais, eh, attention. J'avais préparé mon coup. Vous savez ce qu'est un contrat nuptial ? Sur ce joli petit trésor vous pouvez décider des conditions de divorce. Mon cher mari et moi avions décidé qu'en cas de divorce, j'empocherais la moitié de sa fortune. Il m'aimait, il me faisait confiance, il était très riche, et je voulais le devenir. Hum, si je ne culpabilisais pas ? … Si, un peu. Mais, eh, il faut bien que je puisse vivre tout de même. Puis, ma mère s'était encore séparée de son dernier mari. Donc, plus personne pour s'occuper des ménages de la maison. Moi j'dis, heureusement que j'existe, vraiment.

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« It takes many good deeds to build a good reputation, and only one bad one to lose it. »

Eh bien, justement, de mon côté, je voulais pouvoir mener une vie tranquille. Après un mariage qui dura en tout une année – eh oui, j'ai battu le record de ma môman, c'beau – j'ai décidé de... Déménager. De laisser Chicago derrière moi, d'aller ailleurs et de m'inventer, euh, enfin, de débuter une nouvelle vie. Me voici donc à Paradise. Rien que le nom... Paraît trop beau pour être vrai. Quand j'ai annoncé mon départ, mes amis m'ont directe dit que vu toutes les crasses que j'avais derrière moi, alors j'allais forcément faire partie des personnes « maudites » dès le départ. Car en plus, en arrivant dans la ville, je me suis faite passée pour la petite fille d'une famille très riche qui avait vécu dans un beau château en Australie. … Bah quoi ? Il faut bien que je justifie ma fortune sans avoir l'air suspecte. Parce que dire que je l'ai soutiré à mon pauvre ex-mari... Pas très bon pour ma nouvelle réputation, non ? En plus, la populace adore m'écouter débiter des fausses-histoires sur mon enfance. Ils m'aiment comme ça, je ne peux pas les décevoir ! Espérons juste que je ne me ferai pas griller, je n'ai aucune envie de déménager une nouvelle fois. Mais voilà, voyez-vous, il y a une histoire de malédiction dans cette ville, un truc bidon, comme les histoires d'amour dans Disney. … Bon, d'accord, j'ai pensé que c'était bidon jusqu'au moment où je suis arrivée et que j'ai vu des lycéens se marier. J'en ai fait de même dans le passé, certes, mais c'était dans un contexte différent, et puis mon coup était calculé. Mais eux... Que dalle. Mais, l'avantage, c'est que j'ai déjà été mariée, donc ça ne m'arrivera surement pas une nouvelle fois... Hein ?